Bernard s'intéresse aux exercices de production de contenu philosophique : en voire faire et en faire.
Fabien et Raphaël insistent sur l'importance de faire les exercices.
On envisage un règle contraignante sur la participation.
Manu exprime son attente : faire de la philo.
Revue de ce qui s'est passé depuis la dernière séance
C'est chaud de montrer sa production (de la pudeur ?).
Raphaël se donne comme objectif de bosser le vendredi, et de terminer en envoyant des nouvelles à Fabien. Fabien va faire ça le lundi. Bernard a envie de faire ça le lundi.
Les exercices de la dernière fois :
- faire exercices 1,2, 3 et/ou 4 ; - exercice 5 ; - exercice 6 (deuxième point).
Une réponse à l'exercice 1
-nous vivons dans un monde hostile, basé sur des rapports de domination, dans lequel nous avons la chance de vivre une période de répis qui semble donner de nombreux signes de faiblesse -il y a une beauté dans le monde et en particulier dans ce que peuvent créer ou comprendre les humains qui est une échelle de valeur plus satisfaisante, qui peut permettre de donner du sense à la vie -les rouages culturels et les peurs maintiennent un système dont la valeur est limitée, et en partie dépassée depuis les trois révolutions industrielles que nous avons traversées
énoncé : je formule pourquoi je tiens à ces idées : Parce qu'elles déterminent ce qui me rend ou m'a heureux ou malheur
énoncé : sur quoi portent nos opinions sur l'échelle de valeur qui sert de grille d'évaluation de nos choix (?)
Une autre réponse à l'exo 1 :
Je suis convaincu que tous les êtres humains ont plus en commun qu'ils ne le croient. Nous partageons tous l'expérience de la joie, de l'angoisse, de la colère, de la tristesse. Nous sommes tous impuissants face à l'ineluctabilité de la mort, et tous poussés à donner un sens à notre vie. Nous avons tous besoin de nous sentir aimés. Nous avons tous recours aux mêmes ressorts pour obtenir des autres ce qu'on imagine qu'ils ne vont pas nous donner d'eux-mêmes.
Je pense aussi que nous savons tous cela, au plus profond de nous - et que cela nous amène d'ores et déjà à traiter les autres comme l'égal de soi-même. Traiter les autres avec irrespect, c'est se traiter soi-même avec irrespect : ne pas tolérer comme valide ce qu'on pense ou ce qu'on veut, ce qu'on ressent ou ce qui nous résiste en nous.
Là est l'espoir, en fait, selon moi : si je comprends que je peux me traiter avec plus de respect, dans ce qui me rend singulier (et nécessairement différent d'un modèle idéalisé et normatif), je peux traiter les autres avec plus de respect, dans ce qui les rend singuliers et différents de moi.
Je pense enfin que cet espoir n'est pas nouveau, que là est l'intention profonde de nombreux artistes, mystiques et philosophes — en particulier, ceux que l'on a retenu comme majeurs dans l'histoire.
énoncé : je formule pourquoi je tiens à ces idées :
/!\ random thought /!\ : la dimension egotique, le fait que "être quelqu'un qui tient à cette idée" permet de se donner une identité -> le besoin d'identité ferait qu'on y tient ?
Peut-être parce que ces idées me semblent à la fois simples à comprendre, et difficiles à comprendre. Simples, une fois qu'on les a vues. Difficiles, parce qu'on ne les voit pas. Du coup, je ressens le besoin de les chérir, de les défendre, de les protéger. De les transmettre, de la même manière qu'on me les a transmises.
EXERCICE 2
une réponse :
-Les religions sont des systèmes organisés de protection et de projection active des schema de pensée. (notion de foi par opposition à la demarche scientifique) (thème abordés : plus grosses craintes : mort, sens de la vie, ...)
-En l'absence d'expérimentation et de réfutation, les modèles qui ont émergés sont ceux qui étaient en accord avec les sentiments inavoués ou enfouis, les peurs en particulier -En répondant à des grandes questions sans réponse en accord avec des choses enfouis, la religion donne un levier énorme de controle et de manipulation sur l'individu, quel que soit sa position dans la hierarchie de la religion, qu'il adopte pleinement ou qu'il instrumentalise la religion. -En étant une des rare caisse de résonnance au resenti, la religion est une des rares pratique qui incite au receuillement, à l'écoute des sentiments, à la méditation
Exercice 5
Ben voilà - comment analyser ce qui touche mon cœur ? Sinon que de parler de la joie que j'ai ressentie, du bien-être que j'ai ressenti, de l'amplification de tous mes sens ? Sinon que de parler de ce que j'ai vu dans les yeux des autres, sur leur visage, dans leur posture ? Créer l'expérience, puis mettre ensuite des mots dessus. Alors ces mots, oui, je les ai puisés : chez mes profs, chez Spinoza, chez Holloway. Pour pouvoir me parler à moi-même de cette expérience. Et pour tenter d'en parler à d'autres, tout en sachant que c'est impossible.
Là seule chose que je sais, c'est que je suis vivant, et que je vais bien ou mal. Et que certaines choses font que je vais mieux, et d'autres font que je vais moins bien. Et que certaines idées reçues _collent_ avec ça.
Exercice 6
Quelqu'un qui crée un doute en moi (je vois quelque chose que je tenais pour impossible, comme voir des gens changer, guérir de maladies, devenir amis avec leurs ennemis, etc.) peut avoir orchestré ce doute pour ensuite expliquer / imposer sa vision des choses. À quel point puis-je décider de la cohérence d'un message, à quel moment ai-je suffisamment vu de cohérence pour imaginer le message cohérent ? Cf. le Halting Problem de Turing.
Quelqu'un peut tout autant tromper mes sens en me procurant artificiellement un plaisir (comme une drogue, par exemple, mais aussi une pratique pour réprimer mes angoisses), puis indiquer une cause tierce à ce plaisir. À quel moment puis-je décider que mon plaisir est authentique, qu'il est bien la manifestation d'un « mieux aller » ? À quel moment ai-je suffisamment vu de non-symptômes de manque pour décider que mon expérience est émancipatrice ? Cf. le fait qu'on ne devient pas accro à l'héroïne à la première prise.
Voir chez les autres une tentative de me dire ce dont je suis convaincu, n'est-ce pas un nombrilisme extrême ? Comment décider, à partir de mots au sens ambigu, si ce que j'entends est bien ce que l'autre voulait me dire ? À partir de combien de citations / actes / puis-je décider qu'il y a compréhension commune ?
- c'est bien d'avoir une échéance - la mise en commun était trop longue - pas le temps d'avoir un regard critique sur la production (et ce serait bien d'en avoir une)
À tenter pour la fois suivante : - séparer étude des production et feedback sur les exos et la séance ; - commencer par l'étude des productions ; - énoncer la procédure de restitution en même temps que le choix des exos ; - s'envoyer les productions suffisamment tôt pour laisser le temps aux autres participants de les lire ; - prendre moins d'exo ; - avoir regardé les exos suivants avant la séance
Raphaël se charge de ça.
La prochaine fois, on fait l'exercice 7